En France, 19% de la population se rend au théâtre. Depuis les années 60, en France, la question de l’accès pour tous au théâtre se pose, tant au niveau politique, qu’éducatif. Les analyses sociologiques estiment que le niveau d’éducation, la catégorie sociale d’appartenance et le secteur géographique ont une plus forte incidence sur la présence des spectateurs. On omet souvent l’aspect social, affectif et émotionnel – pourtant nécessairement invoqué au théâtre !
En parallèles, des ressources sont mobilisées pour aller au théâtre. C’est davantage par affichages et brochures que la communication opère en région que par voie de presse. Pour le théâtre subventionné, les services de relations avec le public jouent un rôle majeur dans la décision de se rendre à un spectacle.
Les institutions comptent quant à elles de plus en plus sur les spectateurs-relais ; par leurs actions, leurs discours, dans une communication dite horizontale, ils tentent de faire accéder de nouveaux publics à une communauté théâtrale, assemblée de spectateurs qui partage un lieu, des rituels, une histoire commune. Ce constat me mène à approfondir la question de la participation des spectateurs à la médiation.
D’autant qu’avec 89% de Français connectés, et plus de 39 millions d’entre eux sur les réseaux sociaux (Facebook, YouTube et Instagram en tête), internet impose une nouvelle réflexion en termes de médiatisation des offres artistiques. L’usage du numérique peut-il rapprocher les citoyens des arts, impliquer des publics éloignés des institutions, permettre une meilleure appropriation d’espaces culturels citoyens ?
Ce site présente l’atelier Théâtre & Numérique qui permet d’étudier l’impact de la médiation numérique participative horizontale. Il incarne littéralement la recherche-action que je mène dans le cadre de ma thèse, afin d’étudier les effets d’une forme de communication culturelle faite par les spectateurs eux-mêmes.
A l’atelier Théâtre & Numérique, des participants, fan de théâtre ou néophytes, « geek » ou technoseptique vont créer des contenus numériques ou non en lien avec des spectacles, selon le principe du « transmedia storytelling”, défini par Henry Jenkins en 2006. Ces contenus seront ensuite déployés sur nos réseaux sociaux, partagés sur les réseaux de partenaires afin de démultiplier les moyens d’entrée dans une œuvre.
Nous pourrons alors peut-être mesurer l’impact et les effets des apports de ces cohortes sur les communautés préexistantes, la pratique des participants et de leur entourage, l’appropriation des formes spectaculaires mais aussi les effets sociopolitiques dans la vie citoyenne locale.
Partenaires :
Le théâtre l’Aire Libre et Le Joli Collectif, l’Opéra de Rennes, le C.P.P.C et le Festival Mythos, EUR CAPS, Université de Rennes 2, l’unité de recherche Arts : pratiques et poétiques
Si vous souhaitez vous joindre à nous, en tant que participants, ou en tant qu’institution-partenaire, vous pouvez me contacter par mail : contact@theatreetnumerique.fr