Le 1er novembre, l’Atelier Théâtre & Numérique s’est rendu pour la première fois au Théâtre de La Paillette pour assister à la représentation de J’ai pas fermé l’œil de la nuit de Yannick Jaulin, spectacle crée le 29 février 2000 au Théâtre d’Angoulême avec Wajdi Mouawad à la mise en scène. 23 ans plus tard, Yannick Jaulin, conteur, entre autres, reprend ce spectacle, pour une « nouvelle » première à La Paillette, puis « jusqu’au dernier souffle possible tous les mois de novembre » comme il l’explique.
Yannick Jaulin voulait pour évoquer cette fâcherie entre les morts et les vivants retrouver cette jubilation du conteur fouillant la mémoire populaire. Il en voulait des tendres, des cruelles et des drôles, des morts en paix et des morts fâchés. Avec Wajdi Mouawad, ils ont tendu ce fil dramaturgique qui voyait un village partir emmenant tout, sauf ses morts. Il ne restait plus qu’à y étendre ces histoires-là après les avoir assouplies pendant de nombreuses veillées. Cette matière première est la chair de ce spectacle. Elle a été réécrite, elle a dû se plier aux exigences de la dramaturgie, mais c’est elle qui peuple le cimetière de ces fantômes amis que certains soirs, il nous semble voir.
Source : Site de Yannick Jaulin
Ce spectacle, qui réconcilie les vivants et les morts, les vivants avec la mort était précédé d’un « apéro-banquet d’enterrement », sous forme d’un hommage à un disparu avec Yannick Jaulin comme maître de cérémonie. La Paillette a choisi de rendre hommage à Gilles Kerdreux, journaliste et artiste qui œuvrait à Rennes depuis plus de trente ans. Réputé pour son humour, celui-ci aurait certainement apprécié et l’hommage et sa forme, d’autant qu’il connaissait le conteur.
Yannick Jaulin souhaite faire précéder son spectacle de cet apéro-banquet d’enterrement, pour marquer davantage encore son désir de ne plus avoir peur ni de la mort, ni de nos morts, et de réapprendre à les convoquer, parfois la larme à l’œil, plus souvent encore le rire aux lèvres. Et, ensemble, amis et inconnus, connaissant Gilles ou non, nous les avons convoquer, ces morts, et avons ri avec eux.
Ce qu’on en a pensé !
En effet ‘J’ai pas fermé l’œil de la nuit’ et pour cause…
D’entrée, apéro banquet d’enterrement bonne franquette entre chien et loup, en hommage à un disparu au choix de qui voulait bien se lancer avec le maître de cérémonie Yannick Jaulin, qui avait choisi de son côté le journaliste et artiste rennais Gilles Kerdreux, disparu en 2023.
Puis, époustouflant one-man show, approfondi et peaufiné depuis un quart de siècle par ce conteur accompli s’il en est, alternant envolées métaphysiques et blagues macabres finement observées ; sublimé par une magnifique mise en scène en complicité avec Wajdi Mouawad.
Et, enfin, discussion de circonstance après spectacle, avec l’inévitable méditation qui en a résulté durant cette nuit de Toussaint …
Non, « J’ai pas fermé l’œil de la nuit » et c’est très bien ainsi !
Armel, participant de l’atelier.
J’ai pas fermé l’œil de la nuit
Production Le Beau Monde ? Compagnie Yannick Jaulin
Coproduction 2000 : Théâtre d’Angoulême ; Astérios Production
Coproduction reprise 2013 : les Treize arches, scène conventionnée de Brive
Crédits photos Franck Courtes
Co-productions et aides : Théâtre d’Angoulême, DRAC Nouvelle-Aquitaine, la Région Nouvelle-Aquitaine