Photo Sur le chemin des glaces, création du 9 au 16 octobre 2024 – ©Sandy Korzekwa

Le 23 novembre 1974, Werner Herzog entreprend le voyage à pied de Munich à Paris afin de rejoindre son amie et mentor Lotte Eisner, gravement malade. 

50 ans plus tard, Bruno Geslin, Clément Bertani et Guilhem Logerot empruntent ce même chemin, dans les pas du cinéaste.

https://www.surlechemindesglaces.com/

Lors du Festival TNB 2024, nous avons rencontré Bruno Geslin, metteur en scène de la pièce Sur le chemin des glaces. D’abord photographe, vidéaste passionné, souvent au service du théâtre, il glisse vers la mise en scène. Il se questionne sur « le rapport particulier de l’image au spectacle », sa limite, voire le danger de la vidéo sur les plateaux et « le risque de déséquilibre entre la présence de l’acteur et l’image » . Pour lui le théâtre se doit de préserver son statut de co-présence, de rapport direct avec « l’acteur est à hauteur d’homme  » et les spectateurices.

Sur le chemin des glaces met en scène le voyage « conjuratoire » réalisé par le cinéaste allemand Werner Herzog, qui pense ainsi sauver son amie Lotte Eisner. Ces 800 kilomètres de marche parcourus en 3 semaines dans l’hiver et le froid, sont documentés au jour le jour par le cinéaste. « Presque 50 ans plus tard, le 23 novembre 2023, Bruno Geslin, Clément Bertani et Guilhem Logerot empruntent ce même chemin dans les pas du cinéaste. Cette marche initie le premier processus de création en vue de l’adaptation théâtrale de ce récit (…)** »

*Les citations en gras sont extraites de l’entretien filmé et disponible ci-après, réalisé le vendredi 15 novembre 2024 au Théâtre l’Aire Libre.

** Blog de la Cie La Grande mêlée

Rencontre avec Bruno Geslin, avant la représentation de Sur le chemin des glaces

Ce qu’on en a pensé !

Sur le chemin des glaces – Bruno Geslin – Texte d’Armel.

Vendredi 15 novembre 2024, Théâtre de l’Aire Libre à Saint-Jacques-de-la-Lande. Le groupe Atelier Théâtre et Numérique est venu dans le cadre du Festival TNB 2024, pour une des représentations de la pièce intitulée Sur le Chemin des Glaces, écrite et mise en scène par Bruno Geslin.

Entrée en matière, interview au cours de laquelle l’auteur va détailler son parcours, ses thèmes d’inspiration ainsi que le propos de sa pièce, construite en forme d’indirection, c’est à dire du récit de son propre cheminement s’inscrivant dans les pas d’un autre marcheur… Venant peut-être eux-mêmes suite à d’autres remontant à l’année 1827.

En 1974, le cinéaste allemand Werner Herzog se lance à pied dans un voyage d’hiver solitaire, aventureux et pénible via la Forêt Noire, depuis Munich jusqu’à Paris où se meurt à l’hôpital son amie Lotte Eisner, espérant ainsi conjurer son décès. Le croira t-on, elle y survivra 9 années ! Werner Herzog décrit au jour le jour cette longue marche dans son livre Vom Gehen im Eis, traduit en Français et disponible en librairie sous le titre Sur le Chemin des Glaces.

Fasciné par le cinéaste et ce récit, Bruno Geslin décide de refaire ce chemin dans les mêmes conditions et, au travers de sa pièce éponyme, va nous immerger dans cette incroyable aventure.

Sur le Chemin des Glaces par Bruno Geslin constitue en effet un spectacle
captivant de bout en bout, n’oubliant rien des difficultés et aléas de ce long
périple, troublant par les surprenantes analogies entre sa propre expérience et celle d’Herzog. Une splendide mise en scène parvient à instiller une
atmosphère d’étrangeté, sachant dynamiser le rythme lent du marcheur,
de trouvailles scéniques en somptueux éclairages poétiques ou stroboscopiques, jusqu’à saisir le public par l’irruption de deux chants magnifiquement interprétés en ‘live’, le Je crois entendre encore, de Bizet, popularisé par Tino Rossi en son temps, venant après un premier opus qui ne manque vraiment pas d’interpeller…

Il s’agit du Gute Nacht (Bonne Nuit) de Franz Schubert, premier des 24 morceaux
pour piano et voix composant le Winterreise (Voyage d’hiver), écrit par le compositeur, déjà malade, durant l’année précédant son décès en 1828 à l’âge de 31 ans.
Il eût été intéressant de prendre le temps de décrypter cette surprenante coïncidence avec Bruno Geslin et, rêvons un peu, de parler avec Werner Herzog en personne du lien plausible entre son propre voyage et celui de Schubert, l’un réel et l’autre imaginaire mais tous deux conjuratoires, pour tenter de déjouer le sort qui guette, en prenant le temps tant qu’il est temps : Werner Herzog, pour Lotte Eisner, mourante ; Franz Schubert, pour lui-même, en sursis.
Bref, du grand et beau théâtre, à la fois communicatif, profond et spectaculaire.

Armel, participant de l’Atelier Théâtre & Numérique

Teaser Sur le chemin des glaces

Liens

Sur le chemin des glaces – Cie La Grande Mêlée

Blog de la Cie La Grande Mêlée

Site Théâtre National de Bretagne – Sur le chemin des glaces

Site Théâtre l’Aire Libre – Sur le chemin des glaces

Générique

« Sur le chemin des glaces »  de Werner Herzog


Hanser literaturverlage – Récit traduit de l’allemand par Anne Dutter. Publication P.O.L (1988) puis chez Payot.


Adaptation et mise en scène Bruno Geslin


Avec Clément Bertani et Guilhem Logerot


images Bruno Geslin et Clément Bertani

Scénographie Bruno Geslin en collaboration avec Jeff Desboeufs, Benoit Biou, Gilles Montaudié ainsi que Mickaël Labat et Franck Breuil de l’atelier de construction du ThéâtredelaCité CDN Toulouse

Création musicale Guilhem Logerot

Création son et régie Pablo Da Silva


Régie générale et création lumières Jeff Desboeufs
, Plateau Gilles Montaudié

Vidéo Quentin Vigier, Julie Pareau, régie vidéo Julie Pareau ou Stéphane Pougnand, Costumes Hanna Sjödin, Assistant à la mise en scène Simon-Elie Galibert

Administration, production Dounia Jurišić
Diffusion Margot Quénéhervé margot.queneherve@retors-particulier.com


Création graphique Stéphane Perche

Production La Grande Mêlée

Coproductions Théâtre des 13 vents centre dramatique Montpellier, TNB – Rennes, Scène nationale Albi – Tarn, Espaces Pluriels – Pau, Théâtre 71 scène nationale Malakoff, Le Tandem scène nationale Arras – Douai, ThéâtredelaCité CDN Toulouse
Avec le soutien de L’ ENSAD Montpellier (École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier) et avec la participation artistique du Jeune Théâtre National / Soutien à la résidence Manufacture Maraval, Boissezon, Tarn

Werner Herzog est représenté par l’Arche – agence théâtrale www.arche-editeur.com